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Carnet d'Amérique 3

Le 6 novembre 2024 - élections américaines -

Il semblerait que la gueule de bois commence ce matin et va durer au minimum 4 ans !

Alors je dédie mon carnet d'Amérique d'aujourd'hui

à un Boho Hobo

bercé par les mariachis,

qui vivait à L.A.

dans les années soixante-dix

au « Tropicana Motor Hotel »

pour seulement neuf dollars la nuit,

et, à un voyage en train, un train si lent qu'on a le temps d'observer les gens dans leur intimité.




A propos de Tom Waits           

 

Dans les années soixante-dix

Tom Waits

N’avait pas connu de suicide musical

C’était un Boho Hobo

Bercé par les Mariachis

Il vivait à L.A

Au « Tropicana Motor Hotel »

Neuf Dollars la nuit

Son lit était recouvert d’une espèce de couverture rappeuse

Comme de la toile émeri

Le pizzaïolo était un ami

Tant il se faisait livrer des pizzas 

Une pizza deux pizzas parfois trois pizzas par jour


Sa Cadillac était pourrie de victuailles

De livres

De journaux

Elle trônait devant l’Hôtel

Il portait un chapeau

Tout comme aujourd’hui

Et une chemise Hawaïenne

Fripée

Élimée

Une seule chemise suffisait

 

Il avait la panse gonflée

Par l’alcool

Par les pizzas

 

La journée

Il était assis sur le mobilier flottant

De la piscine de l’hôtel

Car il faut savoir qu’au Tropicana

Les autres

Boho Hobo

Freaks

Artistes

Originaux

Foutaient tout en l’air

Puis dans l’eau 

Chaises Transat Matelas Tables

Et il faut savoir

Que pour éviter de nettoyer la piscine

Le patron eu l’idée de la repeindre en noir

 

La journée donc

Tom Waits assis sur le mobilier flottant

Glanait l’eau de suie

Tout en fredonnant

J’imagine 

Un poème de William Burroughs

 



Poème train - Adirondack Montréal/NY – 2010  

       












On a voyagé douze heures

Douze heures

Ou plus

Et nos jouent se touchaient

En sueur

Paysage de marais

De lacs, de forêts

Dans ce pays lointain

On allait, on allait

Dans ces gares perdues

Traversées par ce train

Douce folie, Tendre oddity

 

Et les heures ont duré

D’histoires en aventures

La jeune femme au bébé

Qui soudain s’endormait

Puis allait aux toilettes

Puis reposait sa tête

Lourde au creux du dossier

Avec ses yeux vitreux

Avec sa bouche ouverte

En gare d'Albany

Elle est descendue

N’est jamais remontée

Ni elle, ni son bébé

Laissant là, la poussette

Les biberons, les serviettes

 

Un type piquait au passage les bonbons

De la Greyhound

Posés sur des sièges vides

Dans cette bizarrerie

Dans cette tendre oddity

Au milieu du voleur, des douaniers

Des bonnes sœurs

On a voyagé

Fatigués mais grisés

Puis on s’est endormis

Têtes dans les épaules

Jambes étendues

Sur les housses

Des guitares

En arrivant le soir

Là, sur le dernier quai

Les lumières luisaient

Comme des étoiles allongées

 

Oddity-bizarrerie

 

 

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