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Impressions & Haïkus 2

D'amour et d'ailleurs


 


Palerme     

 

Palerme, je ne connais rien de ton histoire

Quelle Méditerranée nourricière 

Quels héritages

Quelles langues Italiennes

Quels temples

Quels gens

Et de ton île lunaire à trois volcans 

Quels sont leurs noms déjà ?

Je ne connais rien

Je n’ai encore jamais marché sur des bombes volcaniques

Arpenteuse de broussailles

Les yeux ensommeillés

Dans de beaux draps, méconnaissables à l’amour

Je ne connais rien

De tes cheveux bruns endimanchés

Palerme, je suis pourtant si curieuse

Car vide de toi ce jour

 

Demain un peu moins

 

 

 

 

Lisbonne – touristes à rebours – 2014      

Pour P,

 

Encore trois nuits bruyantes

Et anesthésiantes

Sous un air doux et chaud,

À demi oriental

Je pense à Burroughs, au festin nu

Car, à chaque coin de rue

On veut nous vendre de la coke et toutes autres substances

 

Lisbonne est-elle prête à accueillir cet aspect du capitalisme

Tous les touristes que tu ne supportes pas

Ils sont pourtant nous

Ils sont pourtant toi

Ils sont pourtant beaux

Sur un air de Fado

Habillés pour ce festin en fer forgé

 

Dans les ruelles d’Alfama

Ils prennent en photos les chaussettes des lisboètes suspendues aux fils à linge

Tu me dis alors, nous ne sommes pas comme eux

Nous ne sommes que des immigrés provisoires

 

En marchant dans cette ville plus colorée que blanche

Des roses, des verts, des bleus enjoués, des ocres solaires

En traversant les rails des petits trains, des tramways

En s’arrêtant devant l’ascenseur du musée restauré

Au milieu d’une ruelle pavée

Au comptoir d’un vieux café

On se remémore la rencontre au long du jour

Toi, Moi, comme des éternels écoutants

Ici

Nous avons la Saudade

       - “Le bonheur hors du monde

          La nostalgie de l’avenir

         Le sentiment de vide dans le présent“ *

Ici

Nous sommes lisses

Nombreux

Affables et souriants

Sans réelle humeur

Nous sommes des touristes à rebours mon amour

  

*.wikipédia le Fado       


 

 

Bruxelles  

 

Les jardins de Bruxelles rendent des enfants roux

L’érable bicentenaire dans la plaine des parlementaires ne m’abrite pas

Visiterai-je ou ne visiterai-je pas cette capitale aux vents de langues étrangères ?

 

Le salon est au nord-est

Ce n’est pas bon pour des visages spleenétiques

On voulait seulement continuer la délinquance   

À travers toi, mes pensées divergent

Ou, se retiennent autour d’un élastique

 

J'ai déjà notre mort

Notre mort c'est :

La continuité du Parc

Les étangs d’Ixelles

La rivière Tetcha

Le Mont Royal 

L’ascension inaccessible du Mont Analogue

Nos peaux opiniâtres

Posées sur ces sommets

          C’est le pont de Brooklyn de Marylin Monroe

     De là-haut on y voit

Ou bien c’est mourir à Dharamsala

Avec des ânes grimpants 

Des tricots

Des fleurs des champs

 

Bruxelles, ville floue, je t’aime à jamais

 




Les étangs d’Ixelles


Carpes vaginales

Que l’on nourrit de pain blanc

Et le bleu de tes yeux

 

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