Biographie
Ses chansons s'écoutent comme on regarde une galerie de portraits, ou à la façon d’un voyage intérieur nourri d’émotions.
Née dans les Vosges, expatriée à Marseille et proche de ces racines méditerranéennes, Frédérique Dastrevigne aka Fredda, suit une formation dans le domaine du son, puis prend le large musical à l’âge de vingt ans, en Amérique du Nord.
Un passé qui donne quelques indices sur cette artiste passionnée de blues, de rock et de folk.
En 1993, elle étudie les musiques populaires et le jazz au Chichester College en Angleterre, puis suit en 1997 une formation de guitariste en cursus professionnel à la Music Academy International de Nancy.
Devenue guitariste chanteuse, elle se rapproche dans les années 2000 de l’artiste Pascal Parisot, dont elle fut la voix féminine pour ses rafraîchissants albums Rumba, Wonderful, Clap Clap, Les pieds dans le plat, La vie de château, Chat Chat Chat (Sony Music Publishing / Epic / Editions Didier Jeunesse / Milan jeunesse), ainsi que la voix de leur duo de reprises sixties Radiomatic. Ensemble, ils sortent deux disques en France et au Japon sous ce nom – Ce soir après dîner, nous passerons des disques (2006) et Cocktail party (2010).
C’est donc avec Pascal Parisot et Radiomatic et, lors de cette première partie de vie artistique, que les opportunités de scènes à l’étranger s’étoffent, en Allemagne, Suisse, Belgique, USA, Québec, Russie, Ukraine, Maroc, dans les festivals des Francofolies de la Rochelle, Montréal, Magdebourg, Toronto – aux Transmusicales de Rennes – et sur les scènes parisiennes de l’Olympia, l’Européen, la Maroquinerie, le Café de la danse, l’Élysée Montmartre, le Zèbre de Belleville, les Trois Baudets.
“J’ai plusieurs vies en une”
Ainsi reconnue depuis 2002 dans le paysage musical français en tant qu’interprète, c’est en 2007, qu’elle décide d'écrire pour elle seule.
Son premier album solo coproduit avec le distributeur Musicast, Toutes mes aventures, laisse parler sa musicalité ; des mélodies lumineuses qui franchissent les frontières et annonce sa riche collaboration avec le label allemand Le Pop Musik qui la signe en licence. Sa carrière en Allemagne débute à ce moment-là.
En 2009, elle revient avec un deuxième album autoproduit, Marshmallow Paradise, des chansons portées par l’autofiction. Ce disque lui permet d’élargir le champ de ses collaborations et d’établir son cercle de fidèles. L’occasion aussi de se produire pour la première fois à Paris aux Trois Baudets.
Au mois de juin 2010, Fredda se retire au Québec pour se consacrer tout l’été à l'écriture de son premier album produit, L’Ancolie (Traffix Musik/Le Pop Musik). Après l’avoir présenté en avant-première, en août 2010 au Musée d’Art Moderne de New York (MOMA), dans le cadre d’une rétrospective sur Henri Matisse, elle décide de l’enregistrer à son retour.
Elle aime la poésie voyageuse et contemplative, ce n’est donc pas par hasard, qu’en parallèle, elle devient, en mars 2011, lauréate de l’édition française du Printemps des poètes, avec la mise en musique d’un poème d’André Velter.
Mais revenons à l’histoire de l’Ancolie, celle de l'espace, de la nature, de la liberté. Cet album l’impose dans le paysage français et étranger en tant qu’auteure compositrice. Son univers musical s’est dessiné : blues acoustique, folk classieux, chansons pop latines et singulières, écriture contemplative ou écoféministe, qui habite le vivant.
Fredda définit aussi cet univers par ses collaborations : Pascal Parisot, Mocke Depret (Holden), Sammy Decoster (Facteurs Chevaux), Delphine Passant (La Reine Garçon, Vérone), Bertrand Belin, Naïm Amor (Calexico, Giant Sand, Amor Belhom Duo), le batteur réalisateur Alexandre Viudes (Erevan Tusk, La Grande Sophie), Stéphane Louvain (French Cowboy, Philippe Katerine), Nicolas Repac (Arthur H), Matthieu Lopez (Matt Low, The Delano Orchestra), Yann Clavaizolle (Jean-Louis Murat)… Autant d’artistes qui contribuent à la richesse de ses projets.
En novembre 2013, elle part, avec son album L’Ancolie, en tournée le Pop Musik, qui commence aux côtés d’une consœur musicale, Françoiz Breut. Après l’Allemagne et la Suisse, elle poursuit aux USA, ou elle partage la scène New Yorkaise avec le groupe de blues touareg Terakaft, et rencontre Sammy Decoster sur la scène officielle du « South By Southwest festival (SXSW) » à Austin. Elle est accompagnée pour l’occasion par le guitariste Naim Amor. Cette tournée Outre-Atlantique, en petite formule scénique duo, trouve ces répercussions et l’amène jusqu’aux éditions de juin 2013 des Franco-Fêtes de Toronto et Francofolies de Montréal.
Elle écumera plus de 150 dates avec cet album.
Ses concerts et ses voyages sont ponctués par l’écriture d’un quatrième opus sorti à l’automne 2014, “Le chant des murmures“, qu’elle enregistre au studio Snark, à Montreuil, également espace de création de Bertrand Belin. Elle l’invite au violon sur un titre, et, c’est en petit comité, avec Sammy Decoster, Pascal Parisot et l’ingénieur du son Jean-Baptiste Brunhes, tout aussi impliqué dans ce concept d’enregistrement, qu’ils façonnent l’album en jouant tous les instruments. Elle revient, en revanche, sur scène dans une formule en quartet, aux côtés de Sammy Decoster, du batteur Alex Viudes et du bassiste Nicolas Desse.
Ce nouveau groupe, porté par le tourneur rennais Yapucca, la révèle sur la scène des Bars en Trans, où elle est coup de cœur en décembre 2014. À Paris, ses concerts aux Trois Baudets et au Zèbre de Belleville affichent complets. S’ensuit une tournée des grandes villes d’outre-Rhin où elle retrouve un public encore élargi. L’album est diffusé sur les grandes radios nationales et son concert à Cologne est retransmis en direct sur la radio “Funkhaus Europa“. L’album est également chroniqué sur une page dans le “Kultur Speigel“, supplément du journal Der spiegel.
“Land, pays d’exil, et de douleurs ou paysage choisis au gré des hommes”
Se façonne alors l’écriture de Land, qui paraîtra à nouveau simultanément en France et en Allemagne. Elle s’attache à signifier avec cet album un ailleurs - pays d’exil, et de douleurs ou paysage choisis au gré des hommes - . Elle a, cette fois, arrangé et réalisé avec Pascal Parisot. Ils prennent des voies communes vers une pop folk, des envies de cuivres américano-mexicains, de guitares inspirées par la scène actuelle d’Arizona. Et c’est d’ailleurs à Tucson qu’elle mixe ses titres avec le producteur-réalisateur Jim Waters. Fredda marche sur les mêmes traces de ce producteur, et invite le guitariste Stéphane Louvain à jouer sur ce nouvel opus.
Après être allée jusqu’au bout de ses obsessions sonores “Tucsonniennes“, arrive une écriture plus personnelle et féministe. L’album Bisolaire qui se dessine en interaction avec ses carnets de voyages, d'humeur, d'humour et de poésies automatiques. Chansons livrées sous l’aspect d’un jeu revendiqué autofictionnel, ou inspiré par les auteures femmes performeuses, artistes, Patti Smith, Kate Tempest, Nancy Huston, Anna Halprin, Lucie Badoud (Youki). Autant de vies de femmes, de citoyennes engagées et de chemins entrecroisés de réalité et d'imagination.
Elle amorce la composition à la guitare sans pour autant trouver satisfaction, se redirige vers le piano, son premier instrument, et l'harmonium indien, celui qui accompagne depuis 2012 ses pérégrinations yogiques et méditatives. Le yoga, ayant pris une seconde entièreté dans sa vie et qu'elle enseigne depuis 2018.
Les chansons ainsi faites, c’est avec Pascal Parisot, en multi-instrumentistes, qu’ils élaborent la couleur. Un aspect plus électronique se dégage à travers des envies de Wurlitzer et de samples. L’étape de l’enregistrement se poursuit avec Alexandre Viudes, et le compositeur de musiques de films et réalisateur Nicolas Repac, pour son savoir-faire unique en France en matière de sample. Elle invite également les amis chanteuses et chanteurs, en “choristes appetizer“, la chanteuse Cathialine, la guitariste Delphine Passant, ainsi que le duo Facteurs Chevaux.
Cet album sorti en période post pandémique trouve son chemin en 2021 lors de la réouverture de la scène. Durant une année, elle part en tournée dans une formule solo qui mélange lectures de ces textes et chansons, accompagnées de sa seule guitare électrique.
Après Bisolaire, l’inspiration se réveille dans ce sens, aussi grâce à ce retour à l’ancrage scénique en solo, aux sensations corporelles, au plaisir de jouer, de lire des poésies et de chanter, tout simplement.
En six albums solos, et à travers ses liens avec le yoga, la chanteuse se rapproche de sa vision holistique de l’art et de d’être humain.
Phosphène, son septième album, se penche sur la réalité de notre monde de l’humain dominant, de ses profondeurs merveilleuses ou contradictions et futilités monstrueuses, comme autant de lumières éclatées, réconfortantes ou terrorisantes. On y croise d’autres destins de femmes, Mirabaï, Mata Hari, comme des guides de liberté, on y croise la génération secouée des années quatre-vingt, l’érotisme, le changement plutôt que la rupture, l’impermanence, le moment présent.
Ce septième album bénéficie d’un retour providentiel à l’élaboration collective, avec la rencontre du musicien compositeur Matthieu Lopez, et de la rythmique portée par Yann Clavaizolle et Jamie Pope, tous trois issues de la scène Clermontaise. Les arrangements évoluent de façon progressive au cours de plusieurs sessions de résidences. Son nouveau label Microcultures Records, déjà présent sur l’album Bisolaire, lui trouve l’opportunité d’enregistrer au studio BLACK BOX, à Angers, avec l’ingénieur du son Peter Deimel. Le processus contribue donc à faire un disque vivant, proche de la sincérité qui la faisait vibrer adolescente en écoutant Neil Young. Un écrin parfait pour sa plume nourrie par son rapport sensuel à la nature et au corps. Elle provoque des images et l'encre de ses tatouages coule sur le livret grâce aux photographies de Christophe Crenel, comme pour exprimer toutes les humeurs par lesquelles passe ce retour à soi.
Autant d’albums salués par la presse et diffusés sur les grandes radios nationales et à l’étranger, Fip, dont deux en sélection (Le chant des murmures, Land), France Inter, Europe 1, RFI, La Première en Belgique, RTS en Suisse.
Son parcours de chanteuse française produite à l’étranger, son expérience du disque, ses autres collaborations en tant que co-compositrice, réalisatrice, - arrangeuse du projet “Train Song” et, très récemment à l’origine de l’écriture d’un spectacle pour le jeune public qui allie yoga et musique, “Sadhou et le lotus rose” - , lui permettent d’explorer la chanson française différemment, comme une forme ouverte sans barrière linguistique, stylistique ou temporelle. Elle s’attache à sa prosodie et défend un “songwriting à la française”, peu importe son costume.