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Carnet d'Inde 1

Un chemin vers là


J’ai fréquenté l’Inde et sa musique pour la première fois chez les Paradis, à New York, en 1989. Cette famille d’artistes et intellectuels new-yorkais m’a accueillie pendant sept mois. Mes oreilles candides de baby-sitter, sur un chemin initiatique, étaient bercées par le son du sitar de la musicienne Daisy Paradis, fille de la grande harpiste de jazz Daphné Hellman.

Mon regard, à chaque étage de la bibliothèque de la town house se posait sur les grands auteurs russes et français dont se nourrissait David Paradis, mari de Daisy et écrivain.

J’avais 20 ans.

Exactement 22 ans plus tard, en 2012, guidée par un jeu d’influences, je partais pour l’Inde découvrir le chant hindustani. Puis j’y suis retournée pour le yoga en 2014, 16, 17 et 18. C’est alors que cette famille étonnamment fondatrice m’est revenue en mémoire. L’Inde m’avait échappé durant tout ce temps, bien que l’écriture et la musique, continuaient à m’habiter.


En prévision de mon nouveau voyage en Inde, en janvier et février 2025, je vous partage mes carnets d’Inde. L’écriture de ces "carnets bisolaires" reste rapide et spontanée, à peine retouchée, accompagnée de quelques illustrations, tout aussi furtives, issues de mes carnets et du journal graphique de ma fille Lou Parisot, datant de 2012.


En route pour le premier carnet d’Inde, dans l’État de Bombay et de Goa !



 

Laguna Vista


















Journal graphique de Lou





Goamotohobo

 

Sur la Goamotohobo

On y monte à trois

Trois têtes au vent

Trois bouches à dents

Trois paires de tongs

Furieusement

Coincées entre les doigts de pieds

 







 








 











Journal graphique de Lou





Goa - Décérébrée

 

Ce sont les chiens et les corneilles qui le matin nous réveillent

Les jours se suivent, encore plus criants

Le bruit de l’eau, des animaux boiteux

Allongés sous la table du petit déjeuner

À demi enterrés dans les trous sableux

Ils lèchent leur gale - lèchent nos pieds

 

Depuis mon oreiller vrillé

Jusqu’à l’horizon moelleux

Je suis garnie, quoique

Hésitante d’avoir à le dire

J’ai ré-ouvert des yeux, encore plus cuisants

Orlando *, j’avoue n’est plus qu’une légère couverture

 

Chaque matin est un beau matin décérébré

 

 *Orlando - Virginia Woolf





 

















Liste - Space Goa        

 

Houmous

Oil treatment head & face

Ayurvedic

Healing treatments

Enjoy this relaxing therapy session

Massala tea

Yoga

 


- From paralyzed and brain-damaged

To complete mental and physical recovery in 5 years -

 

Je me relaxe

                Sur le rocher

 

                          Avec un Indien qui me masse les pieds

 

Houmous

Traitement à l’huile pour tête et visage

Ayurvédique

Traitements curatifs

Profitez de cette séance de thérapie relaxante

Thé massala

Yoga

-Rétablissement mental et physique total en 5 ans

après avoir été paralysé avec des lésions cérébrales-





Dimanche 16 février 2014


une messe est célébrée dans la chapelle de l’aéroport Charles-de-Gaulle

VOL Lufthansa 2227

-  Mumbai - 


Impression de haïkus

 

La mer de nuage

En février se déploie

Au cœur débrisé

 

Comme le ciel est bleu

Dans ce froid accentué

Au-dessus de tout

 

Comme je me souviens

Pleurant mon homme pilier

 

Au départ la pluie

Jusqu’où – un été indien

Et Hop ! C’est bien loin






Mumbai - Février 2012       

 

Un excès de soleil

Le ciel lourd le matin

Des êtres de sommeil

Vacillants sans les mains

La terre pleine

D’enfants de chèvres incertaines

 

Les odeurs âcres et fortes des rues

Et les vaches se mêlent au réveil

Étendues

Parmi les étendus

Éparpillées

Le long de la mer

 

Des visages sublimes

Au rythme ralenti

 

D’après Pier Paolo Pasolini, “L’odeur de l’Inde“



 



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