Yoga Shalala
Le magnifique ouvrage graphique de Jeanne Burgart Goutal et Aurore Chapon, m'offre un point de départ pour vous partager la voie du yoga telle que je l'ai vécue depuis son arrivée dans ma vie en 2011, par le jeu des influences, par une rencontre fortuite, et par mes premiers voyages en Inde, qui furent au départ orientés vers le chant indien.
Comment cette pratique a-t-elle évolué en moi, d'abord dans mon corps, puis dans mon mental ? Comment s'est-elle transformée ? Et où en sont aujourd'hui mes recherches, dans cette jungle dense faite de milliers de petites pistes et de grands chemins.
Où en est mon exploration ?
Cet espace public me ramène à mes réflexions privées, que je partage avec vous de manière intense et spontanée.
Dans ce premier carnet de yoga, je vous livre les quelques poésies automatiques, venues à différents moments de la journée, lors des pauses ou en soirée, au fil de ma première formation initiale en 2017 et 2018, avec le maître yogi Gérard Arnaud.

Plouhinec – août 2017 – formation de professeur de yoga
Arrivée à Nestadio Dio Dio Dio
Arrivée à la nouvelle colo
J’invente ma chambre
Au milieu de cette tourbe
Sous la pleine lune
Le tabac que je ne fume pas
Sorte d’insectes zone bien vivante
“Je suis un tissu de paradoxes”
Il n’y a aucune échappatoire
Jour 3
Petit déjeuner aux eaux calmes
Bercées par les marées
Et ce collectif que je ne connais pas
Lits partagés
Douches communes
Vestiaires troublants de femmes
Suis-je une extraterrestre
Pour être la seule à ne jamais l'avoir vécu
Pour ton frère c’est la fin
Et pour ma grand-mère endormie
Comme une algue humide qui sèche sur la pierre
Elle pourrait partir au jardin des vivaces
À jamais enchaînée aux souvenirs de la baraque
Tout comme les chants chorals
Les biches, les ancolies et les colchiques
Derniers jours troués pour ma Mamie Blues
Bien serrée à la chaise d’amarrage
Je pense à toi mon guide
Je suis ton collectif
Un poisson tranquille nageant en toute simplicité

Jour 4
Bleu, comme le shala brisé
Nous avons une douche d’acrylique et de coton
Des tartines beurrées salées
Des Mazagrans fleuris pincés de prénoms
De puériles significations en clin d’œil
GENTILLE FILLE DE CHAMBRE
Le yoga c’est aussi la douce infantilisation de nos pensées
Bleu, comme la terre épaisse qui efface les bouillonnements internes
Nous sommes ondes vivantes
Lignes sauvages
D’après Claude Pélieu
Tu es le Saint yogi
Pranayama-Rock
Au bord des marées
Je suis une flaque courageuse
À la boussole affolée
De mon corps respirent les narines du temps
Je suis d’entiers évènements qui se répètent
La cible d’une critique à redessiner parfois
Je chante derrière le bosquet
Pour ne pas paraitre audacieuse
Ce n’est pas si courant d’être chanteuse
Ne t’en fais pas, tu es arrivée à un certain degré d’indépendance
Liste - Yoga
Yoga Yoga Yoga
Yoga Nidra
Kundalini - Pranayama
Méditation
Postures
Chant Bhakti Mantras
Yoga Yoga Yoga
Imprégnée scannée
Décortiquée décentrée
Parler parler
Silence végétalien - Végétarien végan - Psycho rigide souple
Saucisson beurre
Yoga Yoga Yoga
Voilà voilà voilà
C’est ça c’est tout tout ça concentré
C’est Yoga Yoga Yoga
À coup d’hashtag couchers de soleil
Finalement, je fume devant le chenal.
Devant l’homme fermier ostréiculteur qui pisse les deux pieds campés dans le canoë.
Un verre imaginaire de vin nature italien à la main.
Un cigarillo sur l’herbe haute.
Sur la terre molle.
Dans le lointain, lentement j’évoque mes chats.
Je suis amie avec plein de filles.
Ma grand-mère à la sororité communiste serait fière de me voir si proche de ce collectif.
Elle a toujours aimé la Nature la Musique le Sport La Bouffe la Souplesse le Travail et le Pinard. Tout ça pour crever à petit feu dans une fabrique à zombies.
Impression de haïkus
Jolie Japonaise
Chante des mantras sympas
Et le maître danse
Un parfum iodé
Sur la gauche la chouette hulule
Là, le poisson saute
Festin des oiseaux
Dans le lagon breton
Au soleil levant
Deuxième semaine
Et les jours défilent
Épure d’un ennui dynamique
Les poissons sautent hors de l’eau
Festins des oiseaux
Dans le lagon breton
Au soleil couchant
Plouhinec
Ton terrain glisse
A Charlotteville
Comme la marée descendante
Ne laissant Ni coquillages Ni crustacés Ni algues Ni verres Ni cailloux
Ne laissant que des corps noirs - morts - dans la boue
Barcelone – attentat 18 août
Ce matin humide
Chatouillant
Verts reflets où rien ne bouge
En dehors des vaguelettes
Dans une infime subtilité
Son iodé dans un tableau d’eau
Petit à petit le ciel s’éclaircit
Quel sera le mieux à venir
Des jours comptés Ici
Là-bas
Partout ailleurs
Chaque matin calme à Nestadio
La liberté, ce n’est pas avoir peur
C’est se réveiller chaque matin calme
Et de sentir les couches et les pelures du monde qui s’évaporent
Une écriture qui s'est jetée sur le papier, une écriture rythmée, brute et sincère. Je prends beaucoup de plaisir à parcourir tes proses Fredda. Ca me redonne presque le goût d'écrire à nouveau, tant de temps après le départ de ma mère si jeune à ne plus pouvoir écrire une ligne et là ça me donne envie. Merci