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Carnet d'Allemagne 2

Dans ce nouvel article, je partage la réalité d’un moment scénique.


Moi qui, au début de ma passion musicale, me destinais à l’arrière-scène, près des tables de mixage... être sur scène pour chanter est presque toujours, dans mes ressentis, un instant paradoxal, une hyper-réalité parfois insaisissable.

Entre poésie et dualités, je relate ces moments magiques, ces amitiés profondes entre musiciens et partenaires de tournée.


Ici accompagnée par les musiciens qui ont fait vivre mon troisième album :

"Le chant des murmures" (2014)

Photo : Alexandre Viudes, Sammy Decoster, Fredda, Nicolas Desse



Oiseaux rock à Braunschweig


Dans cette ville au nom imprononçable

La scène s’est ouverte

Au-delà de son miroir

Nous nous sommes hissés pour voir

Cela arrive parfois, de naître de l’oubli des corps

De réveiller en nous

La folle nuit voyou

De faire miroiter chaque chevelure devenue punk


Tout à la fois, Berlin, Liverpool, Détroit, Nantes, Blondie, Les Ramones, Les French Cowboys, Paris, Brassens, Nico, Alive the Roupettes, Donasol… à tâtons, puis le souffle gouffre qui fait battre les cœurs

L’expulsion des chants

Des guitares électriques

De la batterie

D’une basse pulsation qui fait tout avancer jusqu’aux Rocheuses

Sans plus y croire même, être dans l’impalpable d’un temps suspendu

Des fauves ailés frôlant des femmes et des hommes sur-éveillés et nus


Dans une extase, les pensées se dilatent, jettent par-dessus bord les possibles retours à la normale


Nous ne faisions plus qu’un

Un cosmos gyrophares

La scène s’est ouverte

Au-delà de son miroir

Dans une éternité, bien plus sérieuse que nous sommes en réalité

Dans une éternité, on peut être hallucinants, ou incarnés, ou toujours vulnérables

On peut croiser la foi, la folie, la légitimité, l’oubli, l’ultime émerveillement

Toujours est-il que l’on ne sait jamais quand ce moment arrive


C’est à Braunschweig, dans cette ville au nom imprononçable, que nous nous sommes transformés en oiseaux rock.






J’ai perdu mon guitariste à Wolfsbourg


Pourtant, je m’étais jurée de ne pas m’inquiéter

Mais aussitôt que je me focalise sur une personne, je finis par la perdre.

Après Düsseldorf, Stuttgart, Leipzig

La scène s’est coupée en deux, et, ce qui devait arriver arriva :

J’ai perdu mon guitariste à Wolfsbourg.


À tâtons

J’ai balayé les chants

sans plus y croire


Plus que ça même

J’ai glissé avec résignation

Dans l’impalpable du moment.


J’ai été plus mal

J’ai été mieux

Toujours est-il que je n’étais pas bien

Je me suis donc focalisée sur sa perte.


Mais, au fond, je me pose cette question

N’était-il pas en train de se perdre lui-même ?





Le petit déjeuner

 

Et nous passons ces longues minutes ensemble, pas détendus.

Sous le ciel de Hanovre, un ciel gris, si gris qu’on pourrait attraper un nuage.

Désormais je sais qu’il me tire la gueule.

Que mon concert d’hier soir ne lui ait pas plu, ou bien, que j’en définisse d’autres facettes,

d’autres petites démolitions du matin, la seule chose sur laquelle on peut compter c’est le changement *

 

*Dorje tibétains


 





Liste - Autographes allemands        

 

Annelise

Holger

Stepfan

Ellen

Sabina

Andréas

Ulla

Arne

Steffi

Giesbert

Brigit

Varana







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